L’illectronisme

par | Nov 7, 2024 | Non classifié(e) | 0 commentaires

L’illectronisme mis en lumière

Le monde professionnel a dû se plier à une refonte de son système traditionnel avec le travail à distance ou le télétravail. Des centaines d’entreprises ont changé de cap en s’acclimatant rapidement à ce nouveau mode de travail. Certaines d’entre elles ont même pu tirer profit de la situation. Le revers de la médaille a été d’avoir mis en lumière un problème peu connu qui se nomme l’illectronisme ou l’illettrisme numérique. En 2021 la RTS expliquait que « ce phénomène désigne l’incapacité de certaines personnes à utiliser les outils numériques », les privant d’un accès facile à des services essentiels, tant sur le plan personnel que professionnel. Cette fracture numérique, qui touche environ une personne sur dix en Suisse, nous confronte à une autre réalité : les inégalités face aux nouvelles technologies.

Illectronisme : Un frein caché à l’ère du tout-digital

Bien que ce phénomène concerne principalement les personnes âgées, les moins diplômés et les ménages modestes, les jeunes rencontrent également des problèmes d’illectronisme. Malgré qu’ils soient nés avec ces nouvelles technologies et à l’aise sur les réseaux sociaux, ils se retrouvent souvent démunis face à des tâches numériques moins stimulantes, telles que la gestion d’une boîte mail, l’utilisation d’outils bureautiques ou la maîtrise d’un moteur de recherche. Comme l’explique à la RTS Tatiana Armuna, responsable pédagogique de l’Association Lire et Écrire, « une fois qu’on parle de l’utilisation des outils numériques au niveau administratif, beaucoup sont démunis ».

Cette situation s’est accentuée durant la pandémie, période où la maîtrise des outils numériques est devenue plus que jamais nécessaire pour effectuer des démarches quotidiennes comme les paiements en ligne ou encore le télétravail. Selon une estimation de l’Association Lire et Ecrire parue en 2018, en Suisse environ 800 000 personnes éprouvent des difficultés en lecture et en écriture accentuant d’avantage leur vulnérabilité face à l’essor de la digitalisation.

Quelques statistiques

En 2023, l’Office Fédéral des Statistiques nous donne également quelques chiffres intéressants, comme le fait qu’un peu moins de 50 % des 25-34 ans n’ont pas de connaissances numériques suffisantes. Les 55-64 ans sont les plus touchés en Suisse, avec seulement 30 % d’entre eux ayant des capacités numériques convenables. Ces chiffres nous montrent que malgré les idées reçues, toutes les tranches d’âges sont touchées même les plus jeunes que l’on aurait pu penser plus à l’aise avec les nouvelles technologies.

 Conclusion

Le défi de l’illectronisme rappelle ainsi la nécessité d’un accès équitable aux technologies de l’information. Dans une société de plus en plus digitalisée, il est essentiel de ne laisser personne de côté, en offrant des alternatives et un soutien ciblé pour les « marginalisés » du numérique et ses nouveaux aspects.

 

 

Sources :

Article RTS (Février 2021)

https://www.rts.ch/info/suisse/12005188-lillectronisme-une-fracture-numerique-sousestimee-en-suisse.html

 Lire et écrire

https://www.lire-et-ecrire.ch/sensibilisation/ressources-et-outils/illectronisme

 OFS (office fédérale des statistiques)

https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/culture-medias-societe-information-sport/societe-information/indicateurs-generaux/menages-population/competences-numeriques.html