Une question a été posée à Monsieur Philippe Nantermod (conseiller national, valaisan, PLR) et à Monsieur Pascal  Couchepin (ex-conseiller fédéral et 2 x président de la Confédération, valaisan, PLR) au sujet de la maturité cantonale et celle suisse. A travers leurs conseils et leur vision trans-générationnelle, nous allons en savoir un peu plus

Nous avons en Suisse une particularité qui nous est propre : Au-delà de proposer 26 maturités publiques (une par canton !), la Confédération s’est également immiscée dans ce processus scolaire en créant une maturité fédérale plus exigeante avec des objectifs clairs, mais qui est payante. En effet, cette maturité n’est proposée que dans les écoles privées, tel que l’Institut-Domi
Pour mieux comprendre ce « dysfonctionnement » helvétique, commençons par une définition succincte et non exhaustive de la différence entre ces deux formations.

 

 

« Zun programme qui est théoriquement clair mais qui est, en pratique, pas toujours respecté. Le temps à disposition des professeurs, le nombre d’élèves, le niveau de compréhension de ces derniers ou les affinités des thématiques pour les premiers, compliquent la donne. Ces différents paramètres entrainent inexorablement des changements de qualité d’enseignement selon les cantons. De surcroît, comme si cela ne suffisait pas, les cantons ne s’accordent, majoritairement, pas sur les années d’études ni les noms des établissements. Cinq ans pour le Valais, trois pour Vaud, quatre pour Neuchâtel et Genève ou une moyenne de 6 ans en Suisse allemande (voir tableau ci-dessous).  » le Collège pour le Valais,  » le gymnase » pour Vaud,  » Le lycée » pour Neuchâtel,…

Résumé des principaux cursus et structures de la maturité cantonale

Un programme clair, précis qui se fait en moyenne sur 3 ans  (selon l’école et les connaissances initiales de l’élève), identique dans toute la Suisse.

La maturité suisse est un peu plus exigeante que celle cantonale et est, de surcroît, reconnue en dehors de la Suisse. Pour se présenter, chaque candidat doit avoir vu ce qui est imposé par les directives de l’organe fédéral (le SEFRI). L’Institut-Domi qui propose la maturité suisse a, à ce propos, un taux de réussite élevé.

Par contre… même pour la maturité suisse nous subissons l’illogisme helvétique : Aucune des trois régions linguistiques n’est en phase l’une avec l’autre lors des sessions.
A chaque région linguistique, ses dates d’inscription, d’examen et/ou de jours d’examen !

En Suisse romande, les élèves se retrouvent ensemble, selon les sessions, à l’Université de Lausanne, Neuchâtel ou Fribourg pour les deux sessions de fin février et fin août.

Au Tessin, tout le monde se rend au Liceo Cantonale di Locarno pour les session de janvier et juin

En Suisse allemande, les maturants (à Ebikon, Bern, Zürich ou Pfäffikon) en même temps début février et mi-août

Les dates de la maturité suisse

tirés des dates officielles du SEFRI

L’avis de mes interlocuteurs

J’ai demandé à mes deux interlocuteurs politiques pourquoi faire deux maturités et non une seule fédérale

Monsieur Couchepin est favorable à l’utilité de ces deux maturités ; en effet, selon lui « la maturité fédérale est drastique car l’étudiant peut être pénalisé le JOUR J des examens s’il ne se sent pas prêt (ndlr : l’apprenant est un « numéro » et les notes des années préparatoires ne comptent pas) alors que la maturité cantonale est plus humaine. Elle prend en compte les notes de chaque élève lors des précédentes années et lui permet de tenter la réussite même s’il n’est pas au meilleur de sa forme lors des sessions d’examen. »

Monsieur Nantermod m’a répondu de façon très représentative du problème de fond. « J’ai déjà eu l’occasion de chercher un accord sur ces questions, dans le cadre professionnel. C’est à mon avis un vœu pieu que d’espérer pouvoir régler un jour ce problème. La formation est une compétence cantonale, mais la Confédération intervient pour l’harmonie du système, et impose ainsi une maturité fédérale qui a aussi tout son sens. »

Cette réponse est peut-être plus terre à terre mais, à mon avis, correspond sûrement mieux à la réalité de certains examens universitaires ; prêt ou pas prêt, si un examen propédeutique est raté, tout est raté !
Comme cette maturité « drastique »,  c’est le fameux « ici et maintenant » qui fait loi. Heureusement, un point peut aider au succès de l’élève. Une bonne préparation, comme préparée par l’Institut-Domi aide de façon concrète

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La conclusion

Au final il est très intéressant de voir que sur les deux générations la création d’une seule et même maturité n’a pas le même impact. Par contre prenons le meilleur des deux et souhaitons que les maturités puissent s’accorder pour les cantonales sur des impératifs égaux, et sur les fédérales sur des sessions égales. A défaut de mettre tout le monde d’accord, nous aurions une esquisse de logique!